Trois spectacles créés au Théâtre Garonne - Toulouse

Saison 2003/2004

Mise en scène et scénographie
Christophe BERGON

Direction musicale et composition
Marc DÉMEREAU

©Bruno Wagner et Gilles Thomat

Variation 1 : W IL GIRADISCHI ...... Variation 2 : HOVE LATE .............. Variation 3 :IVAAANNNNN .........
9 & 10 octobre 2003 ................... 9 & 10 janvier 2004 .................... 5 & 6 mai 2004 .......................

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De la rue à la scène, La Friture Moderne s’est imposée par son répertoire original considérablement déjanté qui tape dans tous les sens et dégage une palette d’énergies qui va du furieux cataclysmique à la suavité la plus délicate. Mise en scène et scénographie interviennent parfois et tendent le fil entre les musiciens, leur corps, leur énergie dans le rapport au présent de la scène et aux potentialités d’actions mises en jeu.

Cet orchestre de cuivres et de percussions (avec accordéon), auto dénommée « Fanfare de luxe », se produit depuis 1997 dans les contextes les plus variés : dans la rue ou sur les planches, de festivals de jazz en fêtes villageoises, elle a développé un répertoire à la fois « festif » et élaboré, se faisant l’écho de multiples références culturelles. Depuis trois ans, la Friture Moderne élargit la palette de ses activités en menant, en compagnie du metteur en scène et plasticien Christophe Bergon, un véritable travail de fond sur l’espace de jeu et la présence en scène des musiciens/acteurs qui l’investissent. Ce travail entrepris tout d’abord à certaines occasions dans des lieux ouverts (plein air, jardin, places...) a investi peu à peu l’espace scénique des théâtres.

En 2003, en coproduction et partenariat actif avec le Théâtre Garonne de Toulouse, ils poursuivent, approfondissent et précisent leur parcours lors de trois rendez-vous (octobre 2003, janvier & mai 2004) où ont été présentées trois « Variations » comme des « photographies » à ces instants de l’avancée de leurs réflexions et expériences. Thèmes prétextes à ces «Variations», trois films ont été choisis : Prova d’orchestra de Federico Fellini, La Nuit du Chasseur de Charles Laughton, et Les chevaux de feu de Sergeï Paradjanov.

La plupart des musiciens de la Friture Moderne sont poly instrumentistes, et développent des qualités d’éclectisme musical que la formule originale de cette fanfare de luxe ne prenait pas en compte. Le travail en salle, l’accès à la sonorisation, ont donné lieu à un énorme élargissement de la palette sonore de l’orchestre, avec introduction de nombreux instruments : voix et chant, guitare, banjo, basse électrique, marimba, orgue et synthétiseurs, samples et ordinateur portable, percussions diverses…
Les effectifs par pièce musicale sont très variables, allant du tutti au solo, et exploitent et explorent les combinatoires de timbres et de dynamique qu’offre cette large instrumentation.

 

Avec le soutien de La DRAC Midi-Pyrénées, Le Conseil Régional Midi-Pyrénées, Le Conseil Général de la Haute Garonne et La Ville de Toulouse
Une coproduction de Rézi Réseau, Le Théâtre Garonne et FREDDY MOREZON’ P.R.O.D.

 

 

Dossier Variations au format PDF

Fiche Technique des Variations (Concert)

Photos

Presse

 

 

 

 

 

VARIATION 1 : W IL GIRADISCHI

 


W IL GIRADISCHI, premier volet de la série des trois Variations, adaptation libre de Prova d’Orchestra de Federico Fellini est un voyage sur fond de révolte dans le rapport au pouvoir, au groupe et à la déconstruction. Scénographie légère : quelques chaises, deux tables, le plateau en partie recouvert d’une simple toile rouge sur laquelle se joue, sur les bases d’un orchestre en répétition, une mise à bas de quelques poncifs sur les notions d’ordre et de désordre. On passe sans raison d’une tentative absurde d’agencement de l’orchestre à un chaos de chaises, de pupitres, de partitions « jetés sur la toile », d’une musique électronique répétitive prétexte pour une ronde mi-élégante mi-effrayante à une lente mélodie de cuivre accompagnant le meurtre de César, ou encore, de la lecture interminable d’une liste de révolutions à un morceau à résonance mexicaine (trompettes & accordéon) pendant que le reste de l’orchestre est en coulisse en train de boire du whisky. On assiste alors à une divagation sans queue ni tête où la musique et la poésie sauvent la mise d’un monde à la recherche de réponses à ses errances. Et tout le monde scande avec joie : w il giradischi - w il giradischi - w il giradischi - w il giradischi (traduction de l’italien : vive le tourne disque).

 

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VARIATION 2 : HOVE LATE

 


Hove Late, adaptation libre de La Nuit du Chasseur, est une immersion dans la noirceur. Ce spectacle nous engouffre dans un thriller musical et angoissant et jette un regard sur la culture américaine (Henri David Thoreau, Charles Ives, Tom Waits, David Lynch, Davis Grubb…), la religion, la notion du Bien et du Mal, le Noir et le Blanc… entre autres. Dix silhouettes habillées en prêcheur autour d’une immense table carrée mobile sur laquelle sont posés tous les instruments et qui devient tour à tour table d’un étrange conseil, table de jeux, autel, et surtout point focal autour duquel notre regard tourne et se cogne aux parois noires laiteuses qui nous englobent. Les ombres projetées sur les murs, les corps qui apparaissent et disparaissent de l’ombre nous font frissonner et nous retenons notre respiration pendant une heure et demie face à la puissance qui surgit du plateau, des corps et de la musique.

 

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VARIATION 3 : IVAAAAANNN

 

IVAAAAANNN adaptation libre du film Les Chevaux de feu de Sergeï Paradjanov, est une fable punk et rustique à la couleur des Carpates où vont se croiser les esprits de la forêt, la magie… Ce spectacle porte une vision distanciée sur les folklores, la grande culture russe et invoque quelques autres esprits tels que Prokofiev, Bartok ou Ligeti… c’est un clin d’oeil à la poésie décalée d’un cinéaste en marge. Sous son premier titre, Les ombres des ancêtres oubliés, (qui deviendra par la suite Les chevaux de feu), le film de Paradjonov, nous guide sur des routes intimes, lointaines, rares et partageables. Un voyage dans cette terre "oubliée de Dieu et des Hommes", dans ces espaces bruts comme un feu au milieu de la pièce, ces pièces où la terre, la pluie, le vent, s'engouffrent au milieu des hommes, ces hommes qui précipitent les agneaux au fond des talus, cette jeune femme qui se noie, un agneau dans les bras et entraîne avec elle tout un règne. Quel est ce temps où l'on ne sait plus qui, de la nature ou de l'homme, préside au devenir de l'autre, ce temps où les étalons sautent par-dessus les tombes, et où le petit doigt des morts chante par la bouche des femmes.
Une scénographie inspirée et audacieuse provoque des images fortes et entoure les musiciens d’un univers symbolique puissant. La musique est contrastée, parfois sauvage parfois inattendue dans sa douceur et sa délicatesse. IVAAAAANNN c’est un voyage vers des Carpates déjantées où tout est possible, où même les silences sont chargés d’une électrique énergie.

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